Y a quoi à la télé ? elle a quoi la télé ?

Programme TV Ramadan Algérie

Y a quoi à la télé ? elle a quoi la télé ?

Pour être dans l’observation et ne pas être complètement out des programmes ramadanesques, j’ai entamé El Berrani, dmou3 lawliya et Dar Lefchouch.

Tout d’abord, j’aimerais saluer les efforts sur la direction photographique qui s’est nettement améliorée comparé à ce qu’on voyait il y a quelques années. Aussi, certains acteurs confirment leur talent grâce à leur capacité à embrasser plusieurs styles et à entrer dans les peaux de personnages parfois diamétralement opposés.

Table Ronde - Billet d'humeur - Y'a quoi à la télé ?

Cela dit, je ne sais pas comment les gens composent avec autant de drame et de violence. Personnellement, ça me perturbe. Bien sûr le cinéma est là aussi pour scénariser une réalité, oui, nous vivons dans une société et un monde violents, drogués et j’en passe. Mais est-ce la seule chose que nous savons mettre à l’écran ? Qui plus est durant le ramadan ?

Pourtant, on n’arrête pas de dire que l’Algérien est drôle, qu’il peut rire de tout et relativise même à l’heure la plus grave, le potentiel dramatique est-il le seul exploitable ?

L’Algérien n’est-t-il pas déjà assez accablé par son quotidien ? Pour que même sa TV ne lui permette pas de s’évader un peu ?

J’ai vu des coups de feu, des bastons des gens mis dans des coffres, un gars étouffé avec un sachet… Pense-t-on au public assis devant sa télé ? Aux enfants assis avec leurs parents dont c’est peut-être le seul moment télévisuel ? Aucun avertissement, ni signalétique n’apparaissent pour alerter du niveau de violence.

Fiction ou non, chaque programme a un impact. Ne serait-ce pas un plus, de faire suivre ces séries avec un mini programme de sensibilisation avec un plateau de spécialistes ? Il y a tellement à faire !

Nous ne sommes pas en train de parler d’un épisode qui passe une fois par semaine, nous parlons de plusieurs épisodes par jour programmés sur un mois. Par conséquent, une exposition continue.

Si l’on en croit les scénarios, soit vous êtes riche mais vous trompez systématiquement dans l’illégalité et vous ne devez votre argent qu’à votre position de baron de la drogue. Soit, vous êtes pauvre, la tête enfouie dans les problèmes, incapable de subvenir à vos besoins et ceux de votre famille, si bien que vous déprimez et finissez par basculer du côté obscur. Sans oublier, les couples qui adorent se détester, les belles-mères et les brus qui ne s’entendent jamais.

Depuis quand, entendons-nous toujours la même rengaine ? Trop longtemps.

Qu’a-t-on fait de l’équilibre, de la modération, de l’inspiration ? Sommes-nous incapables de faire rêver les gens ? De leur proposer d’autres schémas, plus positifs, de les sortir de leur marasme et surtout d’être en adéquation avec les valeurs du mois sacré.

Fiction ou non, chaque programme a un impact. Ne serait-ce pas un plus, de faire suivre ces séries avec un mini programme de sensibilisation avec un plateau de spécialistes ? Il y a tellement à faire !

Côté comédie, je regarde Dar Lefchouch.

Je n’ai pas fini la première saison, je trouvais que c’était un peu lourd mais cette année je trouve que la série tient un meilleur rythme, Merouane Guerouabi/Lahlou est plus mature dans son rôle.

Il y a des scènes qui sont vraiment drôles et je trouve que même les comédiens considérés comme secondaires sont valorisés tour à tour, tout le monde a sa réplique, c’est équilibré et chaque personnage se révèle.

De plus, ces dernières années nous avons vu la langue évoluer, l’oranais et d’autres accents ont été intégrés aux séries et j’ai eu l’agréable surprise de voir le chef cuisinier de Dar Lefchouch, interprété par Hichem Mesbah, parler Kabyle. Je trouve que c’est une bonne chose et que ça envoie un bon signal. L’Algérie ce n’est pas qu’Alger, elle est riche de toutes ses régions et la représentation est importante. La télévision sert aussi à ouvrir les esprits.

La télévision algérienne, les programmes, ont fait un sacré bond, la qualité s’installe, c’est un fait. Cependant, il y a encore du chemin à faire car diffuser c’est communiquer et communiquer implique une responsabilité.

P.S: Je n’ai pas parlé de la publicité intrusive, elle sera l’objet d’autres contenus.

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